samedi 12 avril 2014

La recherche du premier emploi au Japon et la rentrée du premier avril pour les jeunes diplômés, une enquête de Romaric Roynette

Japon d’avril : la fin du parcours du combattant pour les jeunes diplômés.

La licence en poche, à l’issue de sa 4° année universitaire, Kumi a laissé dans l’armoire son long manteau blanc à frous-frous, ses faux cils recourbés, sa démarche suriashi faite de petits pas qui lui donnait l’air d’une poupée, pour porter sans état d’âme un tailleur sombre et formel. « Il était temps de devenir une adulte », confie-t-elle en évoquant ses années d’université avec, déjà, un brin de nostalgie.
Le 1er avril, des millions de diplômés fraichement émoulus commencent leur vie active exactement le même jour. Comme eux,  Kumi a pris le métro et pour la première fois mis les pieds dans l’entreprise où elle a été recrutée il y a déjà presque ….un an.  Elle n’était alors qu’en 3ème année et à un an du diplôme.

Angoissée ? Oui elle l’était évidemment à l’idée d’ouvrir  une nouvelle page de sa vie et de plonger dans l’inconnu. Mais c’est surtout le soulagement qui l’a emporté. « Ce travail, je me suis vraiment épuisé pour le décrocher. Il y a un an et demi, je ne faisais que cela, chercher, chercher et chercher encore. Je passais ma vie à rédiger des lettres de motivation, à passer des entretiens, des examens internes…Impossible d’assister aux cours ! Et puis un jour une entreprise a répondu favorablement à ma candidature. J’ai signé. La 4° année de fac venait alors à peine de commencer. »
Les étudiants non encore diplômés constituent le vivier principal dans lequel recrutent les entreprises. C’est la norme au Japon. Impossible d’y déroger quand on veut travailler dans un grand groupe et décrocher un contrat à durée indéterminée (CDI).
Cette quête fatidique du premier emploi, les japonais l’appellent le shuushokukatsudou (就職活動 ), un terme qui fait frémir d’angoisse bien des étudiants. Ils doivent dépenser beaucoup d’argent, une énergie infinie et suivre une procédure rigide dans laquelle la concurrence est acharnée.
L’enjeu est considérable : le premier emploi est en effet encore souvent le dernier. L’entreprise à  laquelle on reste loyal toute la vie est encore le modèle dominant. Il s’agit donc de ne pas se tromper car il est difficile d’en changer par la suite. Quand à ceux qui ne s’engagent pas à temps dans le shuushokukatsudou ou  échouent, ils perdront leur unique chance d’accéder aux meilleures places.
« Même si je n’ai peut être pas décroché un emploi dans l’entreprise de mes rêves, je suis malgré tout satisfaite d’avoir trouvé quelque chose d’intéressant, dans le secteur du tourisme que je convoitais. J’ai l’impression d’être arrivée au bout d’un long marathon, alors, c’est la joie qui domine » explique Kumi, l’air soulagé et détendu. 
Quelles sont les étapes, les avantages, les limites et les évolutions actuelles de la procédure de recherche du premier emploi, le shuushokukatsudou ?

Le shuushokukatsudou : Jour J – 16 mois : le marathon des candidatures


Séminaires, lettre de motivation, examens sur Internet

En décembre 2012, début du shuushokukatsudou pour les 3° années, Kumi s’inscrit sur Internet sur des plates-formes spécialisées, qui centralisent puis diffusent des informations à propos des entreprises qui recrutent. Elle envoie des dizaines de fiches d’inscription aux entreprises qu’elle cible, plutôt des grands groupes.  « À cette époque, je recevais 10 à 30 courriels par jour annonçant des séminaires d’informations. Ces déplacements sont chronophages mais incontournables car beaucoup d’entreprises veulent ainsi s’assurer du sérieux des candidats. Elles  distillent des informations stratégiques à ce moment là, et procèdent au recensement des candidatures», raconte calmement Kumi, en ne négligeant aucun détail.
Les candidats retenus par lettre de motivation doivent ensuite passer des examens sur Internet. Ils sont invités à se connecter sur le web et doivent résoudre une série de questions en temps limité. « J’ai passé quelques uns de ces tests mais dans certains cas, comme pour la société ferroviaire JR lines,  il a fallu que je me déplace dans une salle à Kyoto. Cela arrive parfois quand les recruteurs  veulent éviter les tricheries » confie-t-elle avant de sortir un livre d’annales qu’elle a gardé :   « Certains éditeurs collationnent les questions qui ont été posées les années précédentes et les publient».

Comment les étudiants choisissent leurs entreprises ?

Les étudiants doivent multiplier ces longues et fastidieuses procédures par le nombre d’entreprises auprès desquelles ils postulent. Ils font leur choix en fonction de leurs affinités et de leurs intérêts mais aussi en fonction des conditions de travail et surtout du salaire. « Il existe des classements d’entreprises réalisés par la presse pour les aider. Dans le classement Nikkei par exemple, les entreprises annoncent le nombre d’emplois qu’elles ont à offrir. Comme cela montre aussi leur santé économique, certaines dopent leurs chiffres pour monter en bourse », explique Noriko, une salariée déjà expérimentée qui connaît bien le sujet. « Les meilleures entreprises  sont dites kachigumi. Elles se trouvent la plupart du temps à Tokyo et recrutent les diplômés des meilleures facultés. Il y a ensuite les makegumi, qui offrent des conditions inférieures et recrutent des étudiants issus d’université moins prestigieuses », renchérit-elle. L’idéal est d’entrer dans un grand groupe, seul capable d’offrir des bonnes conditions de travail, des bons salaires une sécurité de l’emploi. Le Japon est réputé pour le poids de ses grands conglomérats, les kereitsu, descendants des anciens zaibatsu, qui regroupent plusieurs industries, banques et activité commerciale comme Mitsubishi ou Mitsui par exemple. Les autres grandes entreprises, structurées de façon plus classique autour d’une activité dominante comme Toyota ou Panasonic sont également très attractives.
En fait au Japon, les demandeurs d’emplois postulent d’abord pour une entreprise, pas pour un poste en particulier, sauf s’ils ont des compétences très particulières dans le domaine scientifique notamment.
Quand ce n’est pas le cas, les jeunes qui commencent à travailler, sont affectés à des postes qui ne correspondent pas, la plupart du temps, à leur formation. Les évolutions professionnelles sont décidées ensuite au sein de l’entreprise par un jeu de sélection et de formation interne. La promotion interne est ensuite sensée fonctionner au cas par cas. C’est un des caractéristiques du toyotisme, le modèle de management qui a fait le succès du Japon et qui repose notamment sur la mobilité des salariés au sein de leur entreprise.

Sécher les cours par nécessité

La conséquence de ce système, est que les étudiants ne peuvent pas suivre beaucoup de cours quand  le shuushokukatsudou commence, soit environ un an et demi avant le passage du diplôme de licence (qui s’obtient en 4 ans dans l’archipel). La recherche d’emploi peut les occuper réellement à plein temps pendant plusieurs mois. Par précaution, les plus prévoyants concentrent leurs modules de cours sur leurs 2 premières années ou à défaut sur la 4°.
Mais pour la majorité, les professeurs d’université le savent bien, il y aura toujours une bonne raison pour sécher les cours, ou ne pas rendre un devoir écrit : le shuushokukatsudou !
Cette tendance est déterminée par les pratiques des entreprises qui ne se préoccupent absolument pas de l’emploi du temps des étudiants. Elles organisent leur procédure de recrutement, leur séminaire, presque toujours pendant les jours ouvrables, alors que les étudiants sont sensés être en cours.

Jour J -12 mois : les résultats


Les résultats

Les réponses tombent généralement entre avril et mai, alors que les étudiants sont au début de la 4° année. Dans le cas où il y a plusieurs réponses positives, ils doivent se décider vite. C’est souvent le dilemme car il faut signer un contrat de travail dans la foulée et donc renoncer à d’autres propositions d’emplois qui pourraient arriver ultérieurement. « Pour moi, les réponses sont venues presque simultanément. J’ai eu trois offres mais je n’ai pas eu de mal à me décider car l’une d’entre elles étaient bien plus attractives que les 2 autres. Mais je connais des gens qui ont dit non dans l’attente d’une réponse favorable d’une autre entreprise, réponse qui n’est jamais arrivée. Certains ont tout perdu », déplore Kumi avant d’ajouter : « Je les plains car  maintenant,  il faudra attendre un an au minimum avant de chercher un nouvel emploi, car il n’est pas possible de le faire en dehors de la saison officielle. De plus, une fois en 4° année, il sera devenu beaucoup, beaucoup plus difficile de trouver. »


Les « redoublants » du Shuushokukatsudou

Tant pis pour ceux qui ne trouvent pas d’emploi pendant leur 3° année. Ils attendront le début de la saison de recrutement suivante, au mois de décembre pour recommencer leur quête. Ils seront alors au milieu de leur 4° année et seront mis en concurrence avec leurs camarades de 3ème année, largement préférés des entreprises.  « Les entreprises n’aiment pas recruter les candidats qui ont échoué une fois », confie un professeur d’université.
Ne pas décrocher un emploi pendant sa troisième année peut donc coûter cher. « Le candidat récidiviste porte la macule de l’échec qui est difficile à faire admettre aux employeurs » précise Kumi. Il existe en effet au Japon une sainte horreur des CV qui ne sont pas en conformité avec la situation sociale attendue pour chaque classe d’âge :  « Pourquoi n’avez-vous pas cherché d’emploi quand vous étiez en 3° année ? » demandent les recruteurs. L’espoir n’est pas totalement perdu  toutefois, à condition d’accepter des postes dans les entreprises les moins attractives, celles pour lesquelles les étudiants de 3° année n’ont pas voulu postuler.

La double peine : le Kyuugaku

Pour les récidivistes du shuushokukatsudou, la pénalité ne s’arrête toutefois pas là. Ils devront redoubler leur 4ème année, faire un kyuugaku. En effet, le shuushokukatsudou a son calendrier intransigeant qui commence en décembre. Les étudiants de 4ème année entament alors la seconde moitié de leur année scolaire. En février ils sont diplômés. Or à ce moment là, les entreprises sont encore en train d’évaluer les candidatures. Elles ne donnent les résultats qu’au printemps, en mai ou juin le plus souvent. Les contrats sont signés un an avant le début effectif de la carrière des jeunes recrus…qui doivent attendre le mois d’avril de l’année suivante pour commencer. Pour les étudiants qui ont fait le shuushokukatsudou en 4ème année, cela implique de passer un an à attendre sans avoir rien de spécial à faire. C’est ainsi que sous la pression des entreprises, ils sont obligés de se réinscrire en 4ème année. Les entreprises préfèrent en effet les savoir à l’université, même à ne rien faire, que de les voir sortir du système et rester oisif pendant un an.  Les étudiants deviennent ainsi des « étudiants fictifs » puisqu’ils ont déjà leur diplôme. Pour les universités, c’est une aubaine car les étudiants doivent repayer leurs droits d’inscription, souvent exorbitants.

Une stratégie de rechange : faire un master ou étudier à l’étranger

Parmi ceux qui ont échoué au shuushokukatsudou ou qui n’ont pas souhaité s’y engager, certains se lancent dans un master ou décident d’étudier un an à l’étranger. Une perspective que n’évacue pas complètement Ayaka, une étudiante de 3ème année qui commencera sa recherche d’emploi cette année : « Si mes projets professionnels font flop, je pourrai toujours demander un visa vacances travail, au Canada, à Vancouver par exemple. Cela me permettrait de perfectionner mon anglais tout en travaillant. Vivre en immersion dans un pays anglo-saxon, c’est un autre de mes rêves. »
Un tel projet pourrait sembler courageux, mais au Japon, les entreprises voient d’un très mauvais œil les étudiants, inscrits en sciences humaines, s’attarder à l’université. « Elles ne s’intéressent pas aux diplômes de master et encore moins de doctorat, des grades réservées aux étudiants qui visent la carrière universitaire ou souhaitent à la limite passer les concours de la fonction publique. Faire des trop longues études est un symptôme de l’échec dans la course à la recherche d’emploi » précise un professeur d’université du Kansai.
Quand aux étudiants qui décident de faire un break d’un an entre la fin de leurs études et leur premier emploi pour par exemple se lancer dans un projet personnel ou humanitaire pendant un an, ils passent souvent pour des excentriques et perdent toute chance de travailler dans les grandes entreprises du pays : « Quel intérêt de recruter quelqu’un qui avait autre chose en tête au moment où il fallait trouver un emploi ? Cela en dit long sur le sérieux et l’envie de travailler dans l’entreprise ! » affirme, M. Sato, le responsable du recrutement d’une grande banque japonaise du Kansai quand on l’interroge sur le sujet avant d’ajouter : « Pour nous, une expérience à l’étranger n’a aucun intérêt ».

Les déçus du Shuushokukatsudou


Les reconversions professionnelles

Il a été longtemps difficile pour les salariés en CDI de changer d’entreprise. On rentrait dans l’entreprise comme en religion. L’entreprise protégeait les salariés en leur offrant sécurité et salaires attrayants. En échange les salariés lui vouaient une loyauté et une fidélité sans faille. Aujourd’hui il y a de plus en plus de salariés qui cherchent à changer de travail. Après le shuushokukatsudou certains sont en effet déçus et gagnés par la désillusion quand ils se retrouvent confrontés à la réalité de la vie professionnelle ou qu’ils se rendent compte que leur métier ou leur entreprise ne leur convient pas. C’est le cas de Kyoko qui a été recruté il y a déjà 3 ans par une grande entreprise d’Osaka. Elle est devenue Office lady et passe le plus clair de ses journées dans son bureau mais de temps à autre elle doit se déplacer pour rencontrer des clients dans le Kansai. Elle est aussi de temps en temps envoyée en voyage d’affaire à l’étranger en Australie ou en Corée par exemple. Kyoko n’est pourtant pas satisfaire de sa position. « Au début, quand j’ai commencé à travailler, j’étais extrêmement motivée. J’avais envie de prendre des initiatives, de me donner à fond dans mon travail. Je pensais pouvoir m’épanouir et pourtant les désillusions sont vite arriver. Je me suis vite lassé des tâches répétitives qui m’étaient assignées. Et puis la personne qui était responsable de mon intégration dans l’entreprise était ce qu’on appelle au Japon une Otsubone, une personne tyrannique. J’ai vécu un enfer pendant plusieurs mois jusqu’à ce que je change de service. Maintenant cela va mieux mais je ne veux pas m’éterniser dans mon entreprise pour autant. Le salaire est trop bas, on nous impose des heures supplémentaires pas toujours payées et je peux à peine prendre les jours de congés auxquels j’ai droit. En plus je considère certains de mes supérieurs comme réellement incompétents. Cela m’exaspère car pour moi, le travail est une priorité. J’ai envie de m’épanouir dans une équipe dynamique et imaginative. Depuis quelques semaines, j’ai commencé une nouvelle recherche d’emploi. Dès que je trouverai une meilleure place, je quitterai mon entreprise, sans aucun remord. Sinon, j’envisage de reprendre des études à l’étranger pendant un an, afin de faire une pause. »
Kyoko fait partie de cette deuxième vague de personnes en recherche d’emploi, celle qui correspond aux adultes qui ont déjà eu une expérience professionnelle plus ou moins longue en CDI mais ont décidé de remettre en cause leur stabilité professionnelle pour trouver un travail plus épanouissant. Pour eux, le reclassement sera possible, mais selon leur qualification, parfois difficile.
« Les candidats ayant déjà une expérience professionnelle peuvent avoir des profils intéressants. Nous en recrutons quelques uns mais finalement assez peu car nous préférons les étudiants de 3ème année, plus malléables, que nous pouvons former comme nous l’entendons. » explique M. Sato.

Les freeters

Contrairement aux salariés classiques qui auront des CDI (le plus répandu) ou à la rigueur un CDD (contrat à durée déterminée), les étudiants qui échouent au shuushokukatsudou ou ne le font pas rejoignent le bataillon des freeters , un anglicisme désignant les salariés qui font des baïtos, c'est-à-dire des boulots à temps partiel, souvent mal payés, parfois 650Y soit 5 euros de l’heure,  dont les contrats sont très favorables aux employeurs. Ces derniers sont  résiliable à tout moment et, comme le salarié est recruté à temps partiel, la loi permet  à l’entreprise de ne pas s’acquitter de la part patronale des cotisations sociales. Pour vivre, les freeters cumulent donc en général plusieurs baïtos, parfois de façon effrénée car il n’y a pas de législation rigide qui régisse le temps de travail. Chacun acquitte son assurance maladie, le plus souvent dans sa version basique, la moins chère, qui ne prévoit pas la possibilité d’arrêt et de congés maladie indemnisés. Quant à ceux  qui veulent cotiser aux caisses de retraites, ils peuvent le faire mais au prix d’un sacrifice financier difficile à assumer pour des salaires modestes.
Jusque dans les années 90, les contrats de baïto étaient  plutôt destinés aux  femmes au foyer qui voulaient travailler à temps partiel pour pouvoir compléter le salaire de leur mari et avoir une vie sociale personnelle. Cependant, avec la fin de la bulle économique et financière, ces contrats ont commencé à s’étendre à d’autres couches de la société. De plus en plus de femmes actives, qui ne sont pas entretenues par un mari, mais aussi d’hommes ont été contraints de les accepter. Cette évolution est allé de pair avec la fin de la généralisation du modèle de l’emploi à vie et l’apparition du travail précaire.
Si les baïtos sont en général très convoités par les étudiants pendant leurs études, ils le sont beaucoup moins par les diplômés. Même si certains requièrent des qualifications particulières, la plupart sont des emplois de service peu qualifiés qu’il faut accepter, même après 4 ans d’étude.  Le seul avantage de ce système est de rester un peu plus libre dans la gestion de son temps, de pouvoir facilement changer d’entreprise ou même déménager, prendre un peu plus de vacances que la semaine annuelle légale. 
Devenir freeter est une forme de déclassement pour les diplômés car ils gardent finalement le même statut que les étudiants qui font des petits boulots ou que les jeunes sans diplôme qui travaillent depuis leur sortie du secondaire. Enfin, le statut de freeter est fortement déconsidéré dans la société japonaise. « Je n’ai rien à apprendre d’eux,  ils vivent au jour le jour…Je ne choisirai pas un freeter comme mari » déclare Maï, une japonaise de 24 ans, récemment entrée dans une grande entreprise du pays.
Quand on commence sa vie active comme  freeter, il est difficile de changer de statut par la suite et presque impossible d’intégrer le système de la grande entreprise, même pour des postes peu qualifiés.

Les femmes sont plus exposés que les hommes. Au Japon plus de la moitié des femmes actives occupent un emploi à temps partiel ou un emploi temporaire. Comparativement, les actifs masculins sont moins de 20%.  La différence révèle les discriminations à l’embauche toujours vigoureuses au Japon.


Le point de vue de l’entreprise


Un système qui répond aux intérêts des entreprises.
 « pour les entreprises, il est important de mettre les candidats en concurrence et de les recruter le plus longtemps possible à l’avance, avant le diplôme, afin d’améliorer la qualité du recrutement », explique M. Sato.
Cette précocité du recrutement, alors même que les étudiants ne sont pas encore diplômés, est imposée par les entreprises. C’est un cercle vicieux qu’il est difficile d’enrayer car si une entreprise commence, dans une sorte de fuite en avant, les autres doivent obligatoirement suivre car sinon les meilleurs étudiants auront déjà été recrutés par des concurrents.

Le manque de reconnaissance des diplômes universitaires par les entreprises
Le recrutement précoce  montre également que les entreprises se soucient peu de la formation universitaires des étudiants et préfèrent s’en charger elles-mêmes. Cela en dit long sur la valeur attribuée aux diplômes , notamment dans les filières non scientifiques.
Il y’a déjà plus d’une vingtaine d’années, un président du Keidanren, un syndicat patronal japonais, déclarait,  « Je ne veux pas que les étudiants fassent sérieusement leurs études à l'université. Qu'ils n'apprennent rien, et qu'ils obtiennent seulement le diplôme. Et après, c'est nous qui nous occupons de leur éducation ».
La période de formation interne que connait chaque jeune salarié est appelé OJT : on the job training. C’est à ce moment là que les entreprises découvrent les qualités de leurs recrues et décident de leur affectation sur un poste précis.
Pour M. Sato, cette situation est liée au faible nombre de formations de formations spécialisées dans les universités.
« Il n’y a pas de formation aux métiers de la banque par exemple. Les étudiants font des études généralistes. Ils se forment ensuite dans l’entreprise. Chez nous, il y a 2 semaines de stage. Puis ensuite, ils apprennent sur le tas, avec le senpai, le salarié plus âgé et plus expérimenté, qui transmet son savoir. »

Ainsi, en dehors des secteurs scientifiques très pointus, la spécialisation universitaire importe peu aux recruteurs. Par conséquent, il existe un décalage très important entre la nature des diplômes et les emplois décrochés par les étudiants.
Les entreprises s’intéressent davantage au nom de l’université du candidat, qui leur apparait comme une « garantie » de la qualité des candidats car certaines sont très dures d’accès et ne recrutent que les meilleurs élèves. Toutefois, elles basent aussi leurs critères d’embauche sur les résultats des candidats à leurs examens internes et sur les différents entretiens d’embauche, souvent 2 ou 3 qui jalonnent le processus du recrutement. « Le nom de l’université n’est pas le seul critère, mais cela compte énormément. L’entretien reste toutefois décisif » déclare franchement M. Sato.

Le problème de la motivation et du niveau des étudiants dans les universités
Si les diplômes universitaires ne sont pas réellement pris en compte par les entreprises, c’est aussi parce que ils ne garantissent pas toujours une formation sérieuse. Les professeurs d’université eux même sont conscient du problème. Certains déplorent le niveau insuffisant de leurs étudiants. L’un d’entre eux, qui travaille dans une des meilleures universités du Kansai confie : « La fac est un espace de liberté entre le lycée, épuisant, et l’entrée dans  l’entreprise, véritable caserne ». En effet, après avoir bûché d’arrache-pied les examens d’entrée dans les universités, dont la difficulté est croissante selon la réputation des établissements, la plupart des étudiants ne consacrent pas assez de temps à leurs études. Ils privilégient les sorties et les activités socioculturelles. Tous ou presque appartiennent à des « cercles » sportifs, artistiques, artisanaux qui sont très chronophages. La plupart des étudiants font aussi des petits boulots (baïtos) qui absorbent une grande partie de leur temps. Enfin, il y a le shuushokukatsudou qui empêche de s’investir réellement à l’université. »

Les limites du système pour les entreprises

Pour les entreprises, il existe aussi cependant des inconvénient à recruter précocement leurs salariés.
D’abord, elles doivent être capable de faire des prévisions de leurs besoins un an à l’avance, en fonction de nombreux critères. Monsieur Sato explique : « il faut envisager le nombre de départs à la retraite qui devront être remplacés, mais aussi l’évolution probable de l’activité de l’entreprise, ses perspectives de développement dans le contexte de la conjoncture économique du pays… »

Ce n’est pas le moindre des paradoxes que les entreprises du pays où les économistes ont inventé la production à flux tendu et les livraisons « juste à temps », pratiquent une forme de stockage de leurs salariés. Une part d’inconnu reste : aura-t-on vraiment besoin de tout le monde ?
Les entreprises pourront toutefois au moment où les jeunes entreront en fonction, les affecter selon les nécessités du moment, même si ce n’est pas sur le poste envisagé au départ.

Dans la période d’un an qui sépare la signature du contrat d’embauche et le commencement du travail, il peut y avoir aussi quelques surprises. D’abord, l’entreprise peut rompre le contrat si l’étudiant n’a pas son diplôme. Certains étudiants peuvent également faire défection s’ils se rendent compte que l’entreprise ne les intéresse pas en fait vraiment. « Cela arrive régulièrement. C’est le cas surtout les années où le recrutement est faible. Les candidats qui ont accepté une place dans une entreprise qu’ils ne convoitaient pas vraiment peuvent être tentés de  renoncer pour recommencer un shuushokukatsudou en 4ème année. En revanche, les années où il y a pléthore d’emplois, chacun peut à priori trouver chaussure à son pied, donc, il y a moins de défections » explique M. Sato.

Le système a toutefois ses paradoxes : en dehors des périodes déterminées, le recrutement peut être bloqué même quand il est nécessaire. M. Takeda, cadre dans une grande entreprise nippone basée à Tokyo déclare : « un de mes collègues a démissionné, chose rare ici, pour retourner à la fac aux Etats Unis. Cela fait plusieurs mois que j’ai dû prendre en charge son travail en plus du mien. Mes semaines sont infernales. L’entreprise doit recruter pour pourvoir à ce poste vacant mais les choses trainent car la saison du recrutement n’est pas encore terminée ».

Acceptation et critiques du système


Dénués d’esprit frondeur et revendicatif, la plupart des étudiants se plient volontiers à ce qu’on attend d’eux.  Pour Ayaka, étudiante, le shuushokukatsudou est « une épreuve nécessaire que les entreprises infligent parce qu’elles n’ont pas le choix » . Cette capacité à réfléchir avec le point de vue du groupe et à ne pas le remettre en cause, c’est aussi une des clés de la mentalité japonaise.

Le shuushokukatsudou, un gimu qui doit être assumé
Depuis toute petite, Ayaka entend parler du travail comme d’un devoir essentiel. Elle a intégré la leçon : « Je veux me dévouer à la société en travaillant et en donnant de mon mieux dans une entreprise» lance-t-elle comme une antienne. Dans cet objectif, elle s’est lancée à corps perdu dans le shuushokukatsudou pour lequel elle se consacre corps et âme.
Travailler,et au départ chercher un travail, fait partie de ce que les japonais appellent globalement le gimu, un concept qui désigne l’ensemble des devoirs fondamentaux dus à la société par chaque individu.
Au Japon, le courage n’est pas de braver l’interdit et de lutter contre le conformisme pour se réaliser pleinement en tant qu’individu comme l’admet la civilisation occidentale. C’est l’inverse : le courage se manifeste dans la capacité de l’individu à respecter les règles et à  tenir sa place dans la société. Ces conceptions sont profondément inscrites dans la civilisation japonaise, dixit des anthropologues classiques comme Ruth Benedict. L’individu considère que son honneur passe par le respect des règles, souvent tacites qui régissent le groupe. L’éducation et la pression sociale se conjuguent pour instiller un sentiment de honte dans la conscience de  ceux qui  dérogeraient aux obligations du gimu. Ils risquent aussi l’opprobre, la mise à l’écart par les autres.
La société reste donc encore aujourd’hui, de type holistique. L’individu n’est pas l’unité vers laquelle tout converge : il est englobé dans un ensemble qui le dépasse, auquel il doit nécessairement se conformer. Il n’en reste pas moins que les individus peuvent aussi faire montre d’un grand individualisme, mais celui-ci a peu d’espace pour se déployer.

Les étudiants qui critiquent le shuushokukatsudou
Certains étudiants ne mâchent toutefois pas leurs mots. Kumi porte un regard très critique sur le système : « Ce qui est incroyable au Japon c’est que les étudiants sont évalués par les entreprises sur de nombreux critères mais pas du tout en fonction de leur performance à l’examen final de l’université. Comme on regarde aussi leur dossier scolaire, cela veut dire que les étudiants sont poursuivis par leur passé et que même s’ils se démènent pour faire de leur mieux à la fac, cela n’a aucun importance pour les entreprises.  A quoi ça sert d’étudier, de progresser, et de s’épanouir dans les études universitaires alors ? Cela ne devrait pas le plus important ? »
Les étudiants étrangers, comme Adam, un malaisien étudiant à Tokyo, sont aussi souvent très étonnés quand ils découvrent la réalité du système.
« La recherche d’emploi au Japon débute incroyablement tôt…trop tôt ! Les étudiants ici commencent à chercher un an et demi avant d’être diplômé !! Juste après avoir terminé le premier semestre de la 2° année, vous devez commencer à vous inquiétez de votre recherche d’emploi. Quel supplice ! Cette pratique mettent les étudiants sous pression et les empêchent d’avoir une vie normale et d’étudier sereinement à l’université. »
Si les Japonais n’ont pas l’habitude d’exprimer publiquement leur états d’âmes, certains étudiants, issus d’université parfois très prestigieuses, montrent de temps à autre leur mauvaise humeur face à ce système. Récemment des manifestations ont eu lieu à Tokyo pour revendiquer la fin de la tyrannie du  shuushokukatsudou. 

Le coût du shuushokukatsudou
En outre, la recherche d’emploi coûte une fortune car les étudiants doivent souvent se déplacer, parfois à plusieurs centaines de kilomètres de chez eux. Entre le coût exorbitant de l’université, autour de 10000 euros par an pour les moins onéreuses, et  les sommes à acquitter pour payer les transports afin de participer aux séminaires et aux entretiens, les étudiants doivent souvent s’endetter. « Pendant mes 4 années de Fac, j’ai beaucoup emprunté auprès des banques. J’ai un crédit à rembourser sur plusieurs années », déplore Kumi, avec un brin d’amertume.

De plus, certaines entreprises convoitées, afin d’éviter d’être débordées les candidatures, qui se sont multipliées avec l’arrivée d’Internet, n’hésitent pas à demander des droits d’inscription aux étudiants qui voudraient postuler à un emploi. Ainsi, la firme Dwango, propriétaire du site de partage de vidéos en ligne Nikoniko impose à chaque candidat la somme de 2525 Y, soit une vingtaine d’euros. 
C’est une façon de tester la motivation des candidats  mais c’est aussi une forme de ségrégation sociale par l’argent. Qui pourrait en effet acquitter ces droits qui s’ils se généralisaient, se révèleraient dissuasifs pour certains étudiants ? Une loi existe pourtant au Japon qui défend aux entreprises de se rémunérer sur le recrutement mais elle ne semble pas être appliquée dans tous les cas pour le moment.


Le désespoir  d’une partie de la jeunesse


La marginalisation

Au final, le système du shuushokukatsudou soumet la jeunesse à une forte pression car il n’autorise pas l’échec. Il peut contribuer, bien qu’ils ne soient pas la raison unique, à  pousser certaines personnes vers la marginalité. Certains jeunes adultes, qui échouent dans leur recherche d’emploi, ou qui y renoncent avant même de la commencer, paralysés par l’angoisse, adoptent des comportements d’auto exclusion sociale, de repli sur soi, de perte d’estime personnel et sombrent dans la dépression. Certains se terrent dans leur chambre pendant plusieurs mois ou plusieurs années et sortent le moins possible de leur tanière. Ce sont les Hikikomori. D’autres ne travaillent plus, n’ont plus du tout de vie sociale et retournent chez leurs parents. Ce sont les NEET. Un phénomène social très préoccupant contre lequel il est bien difficile de trouver des remèdes malgré l’engagement social de certaines associations caritatives qui tentent de venir en aide aux personnes les plus en difficulté.

Désespoir et suicide
Selon une étude de l’organisation Lifelink, un étudiant sur cinq envisagerait à un moment donné le suicide durant la période de recherche d’emploi. Selon les statistiques de la police, 149 cas de suicide ont été directement causés par le processus de recherche d’emploi en 2012. Cependant, selon le Japan Time, le chiffre serait en réalité bien plus élevé.
La période du shuushokukatsudou est trop souvent vécu comme une période de souffrance, d’angoisse et d’isolement. Les étudiants se sentent floués quand ils se rendent compte concrètement que les meilleurs places sont monopolisés par les étudiants des universités les plus cotées, même dans les entreprises qui prétendent ne pas demander le nom de leur université aux candidats et affirment se baser sur les compétences réelles des candidats. Par conséquent, 87% des étudiants pensent, toujours selon Lifelink, que l’honnêteté et le labeur ne sont pas rémunérés à leur juste place et manquent de confiance dans les grandes compagnies, dans lesquels ils aspirent cependant en grande majorité à travailler.

Reformes du système

Etudier ou chercher un emploi ,  Débat et législation
Pour tenter de remédier à ce problème, le gouvernement cherche à assouplir le système mais il doit composer avec des intérêts qui s’opposent : ceux des entreprises, des étudiants, des universités et l’intérêt du pays et de la société.
Jusqu’en 2011,  les étudiants de 3° année devaient  commencer le shuushokukatsudou en juillet c'est-à-dire au début de leur 3ème année. Toute l’année universitaire était alors consacrée au shuushokukatsudou et les étudiants n’étudiaient quasiment pas.

Au printemps 2013, une nouvelle équipe au ministère de l’éducation a obtenu un accord avec le monde de l’entreprise afin de retarder  le début de la recherche d’emploi. Ainsi, en 2013, les étudiants de 3° année ont pu commencer en  décembre, c'est-à-dire vers la fin de leur 3ème année. Ils y ont gagné un peu de suris. Toujours selon cet accord, il y aura une deuxième étape vers encore plus de répit. Cette  année (2014), les étudiants de 3° année ne devraient pas avoir besoin de se lancer dans la course en décembre. Ils le feront seulement quand ils seront au début de la 4ème année, soit en avril prochain. Une petite révolution. Finalement, on reviendra alors à la situation qui prévalait jusqu’en 1997 quand les offres d’emplois étaient  et destinés aux étudiants au début de leur 4° année.

Toutefois, selon le Japan Time, cette situation reste loin d’être idéal « Le gouvernement a finalement compris les dommages infligés à l’enseignement supérieur par un tel processus de recrutement. Cependant, retarder  jusqu’au  début de la 4° année, en avril, est seulement une demie mesure. Cela donnera certes aux étudiants et aux professeurs un an de plus pour travailler et étudier, mais cela augmentera aussi la pression sur les étudiants de 4° année, qui ne pourront pas du tout étudier.
Si le gouvernement avait voulu vraiment faire une réforme sérieuse, il aurait définitivement reporté le début de la recherche d’emploi après l’obtention du diplôme. Cela aurait permis aux étudiants de terminer leurs études normalement, de mener à terme leurs recherches pour leur mémoire de 4° année, et peut être de leur laisser plus de temps pour choisir la nature et le lieu de leur emploi. »

Le journal déplore enfin le consensus qui règnent sur cette situation au détriment des étudiants et regrette que certaines universités semblent se complaire dans ce système, qui leur permet d’afficher des taux de recrutement très élevés parmi leurs étudiants. Toujours cela le Japan Time, elles devraient au contraire, comme le gouvernement, exiger que les étudiants puissent mener leurs études à termes et achever normalement leur éducation, dans leur propre intérêt mais aussi celui de la société tout entière.

Essai de comparaison avec les pratiques françaises.

Le diplôme est reconnu et fondamental. D’ailleurs on parle de « Jeunes diplômés » quand on fait référence aux jeunes qui cherchent un emploi. L’expression implique que pour prétendre entrer dans le marché du travail, il faut d’abord avoir son diplôme en poche.
Le problème en France est peut être l’inverse de celui du Japon. Les entreprises cherchent la plupart du temps des personnes ayant déjà une expérience professionnelle dans le métier demandé. Les entreprises  ne veulent pas toujours consacrer du temps et de l’énergie à la formation initiale de leurs salariés. Elles veulent recruter des personnes déjà compétentes, qui seront immédiatement productives.
De leur côté, les salariés cherchent à exercer un métier, celui pour lequel ils ont été formés, plus que d’entrer absolument dans une entreprise en particulier.

Conclusion

La société japonaise est une société de plein emploi, avec un chômage de type structurel tournant autour des 5%. En 2012, 94% des jeunes diplômés ont pu entrer dans la vie active presque immédiatement après avoir quitté l’université. Une réussite apparente qu’il faut nuancer par quelques bémols. Il faudrait en effet estimer  dans quelles conditions ces masses de jeunes entrent dans les entreprises, car les contrats précaires sont de plus en plus nombreux. Reste aussi à évaluer dans quelle mesure la procédure actuelle du shuushokukatsudou contribue à cette réussite. Ne doit-on pas plutôt l’imputer à la souplesse du droit du travail au Japon, qui est en faveur des entreprises, ou à l’absence de salaire minimum ?
Le shuushokukatsudou  ressemble au Japon, peut être plus qu’ailleurs, à un rite de passage ou rite d’institution comme disait Bourdieu. À l’issu d’une série d’épreuves qu’ils traversent à force de persévérance , les jeunes diplômés intègrent la société des actifs adultes. Au Japon, la position professionnelle est l’aboutissement de l’individu. Elle détermine en grande partie son identité et atteste son existence au sein du groupe dont le pouvoir englobant est très fort. Dans ces conditions, shuushokukatsudou ressemble à une véritable quête, finalement plus angoissante que la réussite des exams à la fac. « Je ne connais personne à l’université qui ait échoué aux examens de licence. En revanche, « avoir un bon job, ça c’est une véritable préoccupation ». Au total, pour les jeunes diplômés, le problème n’est donc  pas véritablement de trouver un emploi, mais plutôt d’en trouver un correspondant à leurs attentes , avec un salaire correct et une bonne stabilité.
Le printemps pointe le bout de son nez à Kyoto. Cette après midi, Kumi a mis ses high knee, ses chaussettes hautes, et protège son teint d’ivoire très clair avec une ombrelle, pour aller voir, comme des millions d’autres personnes, les premières fleurs roses des sakuras, les cerisiers japonais qui explosent de vie. La rentrée des jeunes salariés du 1er avril ne les empêche pas d’apprécier avec ferveur la nature qui change et la beauté intrinsèque de chaque saison qui commence. Un art de la contemplation qui exige de savoir parfois prendre son temps.


Sources


Cet article a été principalement rédigé à partir de sources directes, c'est-à-dire de témoignages de personnes impliquées dans le shuushokukatsudou.

Témoignages
Collectes de nombreux témoignages et interviews d’étudiants, de professeurs d’université, de salariés d’entreprises, d’un directeur des ressources humaines, responsable du recrutement dans une grande société.

Sitographie
Articles et forum sur Internet consacrés au shuushokukatsudou.

Bibliographie
Jolivet, M, Japon, la crise des modèles

Presse
Articles du Japan Time



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